ACTUALITÉS

CDDAT - porte-parole du groupe Démocrate sur la chasse

Mercredi 29 mars, j'ai porté la parole du groupe Démocrate sur le texte de la niche du groupe Europe Ecologie Les Verts (EELV) qui vise à interdire la chasse le dimanche. 

L’objectif visé par l’article unique de cette proposition de loi, qui est celui de garantir l’accès sûr et tranquille à la nature, est louable et doit continuer à être recherché afin de faciliter la cohabitation des différents usages des espaces naturels et réduire le risque d’accidents.

Le saviez-vous ? 
La niche parlementaire désigne la séance mensuelle durant laquelle l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, et donc les textes étudiés, sont fixés par les parlementaires.
 Depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, un jour par mois est réservé aux groupes d’opposition et minoritaires.

Cependant le moyen utilisé - à savoir l’interdiction complète de la chasse le dimanche - sans distinction par territoire ou type de forêt, retire aux élus locaux et aux fédérations locales de chasse, la souplesse d’organiser les actions de chasse en fonction des réalités et des besoins de leurs territoires.

En effet, j'ai rappelé que des moyens sont déjà à la disposition des Préfets, et des Maires, pour interdire ou limiter les jours de chasse si la situation locale présente un danger pour la sécurité ou l’ordre publics. Ainsi, certaines préfectures, en lien avec les fédérations départementales des chasseurs, ont déjà instauré des jours sans chasse : c’est notamment le cas du Cantal, de l’Ain, et de la Haute-Savoie. 

Ces interdictions territoriales nous démontrent la nécessité d’appréhender la question de la cohabitation des différents usagers des espaces forestiers dans un esprit de décentralisation, à travers des politiques locales choisies et adaptées. 

J'ai également rappelé que le Gouvernement s’est clairement engagé en janvier 2023 pour améliorer la sécurité à la chasse autour de 3 piliers : la formation, la sécurité et le partage de l’espace entre chasseurs et usagers de la nature. 

Des propositions univoques et centralisatrices comme celle-ci, ne feront qu’aggraver les divisions entre les usagers de la nature et exacerber l’incompréhension de décisions prises depuis Paris, qui s’imposeraient sans prendre en compte les diversités et spécificités de nos territoires. 

Nous restons donc persuadés qu’une approche décentralisée, reposant sur la concertation locale constitue la bonne réponse que ne permettra pas une interdiction verticale et généralisée.

Sortir des postures politiciennes pour co-construire des projets

Les discussions en Commission du développement durable ont donné lieu à des échanges quelques fois tendus, entre groupes politiques. Les uns proposant une interdiction de chasser le dimanche, argumentant cette initiative par la nécessité de garantir la sécurité des promeneurs et des usagers de la forêt. Et les autres se plaçant comme défenseurs de la chasse, présentant les premiers, comme porteurs d’une hostilité totale au principe même de la chasse. 

Un tel débat est utile sur le fond. En effet, la préoccupation de la sécurité des différents usagers des espaces forestiers est totalement légitime, même si de mon point de vue, l’interdiction n’est pas la réponse et surtout pas lorsqu’elle est proposée de manière centralisée sur l’ensemble du pays. 

 Au-delà des positions sur le fond, il y a aussi la question de la méthode. Les échanges qui ont lieu lors des débats parlementaires ne doivent pas être l’occasion d’un étalage de postures, qui débouche uniquement sur de la caricature et ne permet pas la réflexion que mérite le sujet. 

 Pour ma part, je crois essentiel que dans ce pays, nous réapprenions à co-construire et à permettre aux usagers d’un même espace de définir ENSEMBLE les modalités selon lesquelles ils vont pouvoir coexister. Pour cela il faut privilégier le contact, l’échange, l’écoute et surtout la reconnaissance de la légitimité de chacun. C’est ainsi que l’on apportera les bonnes réponses, territoire par territoire, car les gens qui échangent, se respectent et s’écoutent, peuvent construire des compromis solides dans la durée. 

Toutes formes de caricature, de procès d’intention, de posture politicienne n’ont en réalité pas leur place dans notre institution. La noblesse de la politique consiste toujours à rechercher l’unité et donc des compromis qui rassemblent. Le maître mot étant le respect de l’autre. Que ce soit en commission ou en séance, nous avons le devoir d’agir dans cet état d’esprit et de respecter la légitimité de chaque groupe. C’est aussi le message que les électeurs nous ont envoyé en juin 2022.