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Intervention en Commission développement durable : Le pastoralisme est à la fois héritage et avenir

Lors de la présentation du rapport de la Mission d’information sur le rôle du pastoralisme dans l’aménagement du territoire, les causes de son déclin et les conséquences pour le développement durable des territoires ruraux, j'ai pris la parole au nom de mon groupe. En tant que vice-président de cette mission, j’ai eu l’honneur de défendre ce modèle agricole unique et essentiel à notre patrimoine.
Mon message était simple et direct : nous ne pouvons pas laisser des outils d’évaluation biaisés dicter l’avenir de notre agriculture. Il est crucial de ne pas fragiliser davantage celles et ceux qui défendent un modèle vertueux, enraciné dans nos territoires.
L’affichage environnemental, tel qu’il est actuellement conçu par l’Analyse du cycle de vie (ACV) et la base de données Agribalyse de l'ADEME, conduit à des contre-vérités écologiques graves :
Un œuf de poule en batterie est mieux noté, en termes d'empreinte carbone, qu’un œuf élevé en plein air.
Le poulet intensif brésilien est jugé plus « vertueux » que l’agneau français élevé sur pâturage.
L’élevage de mouton extensif sur pâture, pourtant essentiel pour la biodiversité, est présenté comme l’un des pires modèles.
Ces conclusions sont non seulement injustes, mais également dangereuses : elles fragilisent une filière entière, trompent le consommateur et découragent les pratiques agricoles durables.
Dans les Vosges, que je connais bien, ce sont précisément ces pratiques extensives et pastorales qui ont façonné nos paysages, enrichi la biodiversité et donné naissance à des modèles uniques comme les fermes-auberges, héritées de la tradition marcaire. C’est ce modèle qu’il nous faut encourager et soutenir, et non pénaliser.
Trois priorités pour l’avenir du pastoralisme :
- Reconnaître pleinement la spécificité du pastoralisme dans la PAC (Politique Agricole Commune) ;
- Rémunérer les services écologiques rendus par les éleveurs (gestion des milieux, entretien des paysages, préservation de la biodiversité) ;
- Revaloriser les métiers pastoraux afin de garantir la relève et préserver ces savoir-faire uniques.
Le pastoralisme, c’est l’équilibre subtil entre l’homme, l’animal et la nature. Nous devons le défendre et le promouvoir pour un avenir plus durable.