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Retour sur le Séminaire européen Agriculture & Biodiversité

J'ai décidé de me rendre au séminaire européen consacré à la biodiversité et à l'agriculture paysanne qui s'est déroulé dans la région de Montpellier les 4, 5 et 6 novembre derniers.

Ce séminaire rassemblait des acteurs venus de France mais également de pays comme l'Allemagne, l'Angleterre, l'Espagne, mais aussi des pays de l'Est comme la Lituanie, la Roumanie, etc. L'hébergement s'est fait au "Hameau de l'Étoile" à Saint-Martin-de-Londres.

Au cours de ces journées, il a été possible de faire des sorties sur le terrain; j'ai particulièrement apprécié celle qui a eu lieu à la Ferme du Contrevent sur la commune de Saint-Maurice-Navacelles. Les exploitants de cette ferme sont au nombre de trois ; ils sont bergers et à la tête d'un troupeau de 300 brebis avec autant d'agneaux. Ils disposent d'un territoire de près de 600 hectares sur lequel ils organisent le déplacement du troupeau. Lors de l'échange, le berger du Contrevent nous a expliqué sa méthode, qui consiste à toujours faire en sorte que, d'un bout à l'autre de ce territoire de plusieurs centaines d'hectares, il y ait des espaces où les animaux peuvent trouver de quoi manger dès le début du printemps avec une fleure précoce, puis de profiter, quelques semaines plus tard, d'autres espaces voisins avec une fleure plus tardive au printemps et au début de l'été. Il restera également des espaces où les moutons pourront profiter d'herbes et de fleurs tardives en été et à la fin de l'automne, pour boucler ainsi toute une année de pâture.

Cette méthode, qui dispense le berger de devoir recourir à la stabulation et à une grande période de nourrissage par du foin sec ou des compléments alimentaires, lui permet de laisser les animaux en permanence sur les pâturages. En déplaçant son troupeau en fonction des saisons, il contribue à favoriser une grande diversité florale, saison après saison. Par sa technique, qui privilégie le rapport permanent entre l'animal et son milieu, le berger contribue d'une part à fournir une nourriture de qualité à ses animaux, et d'autre part à enrichir la biodiversité végétale du territoire pâturé. 

Cette méthode est la démonstration des services rendus à la fois par l'agriculture et par la nature qui, lorsqu'on les associe, permettent une amélioration à la fois du bien-être animal et de la qualité de la viande de ces animaux. Il faut saluer ce travail, car la biodiversité végétale permet à une extraordinaire diversité d'insectes de se développer. Ces insectes attirent à leur tour tout le cortège de leurs prédateurs — batraciens, reptiles et oiseaux : autant de groupes de vertébrés dans lesquels on dénombre des espèces rares, bien présentes sur ce site entretenu par le berger.