Les images d'abattage de troupeaux pour lutter contre la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) en Occitanie sont insoutenables. L’élevage français, c’est notre fierté, notre patrimoine, notre identité.
Un troupeau ne tombe pas du ciel. Il se construit, génération après génération. Chaque animal est suivi, soigné, sélectionné, avec une attention particulière au patrimoine génétique pour garantir caractère et performance. C’est un travail de patience, de passion, d’amour du vivant. Chaque ferme est le reflet de cette histoire, de cette diversité : nos paysages, nos produits, nos races rustiques. Tout cela peut disparaître en un jour, balayé par des protocoles appliqués mécaniquement.
Oui, l’État a un devoir de sécurité sanitaire. La DNC est dangereuse pour les bovins (pas pour l'homme) et le principe de précaution justifie certaines mesures. Mais la sécurité ne peut pas tout justifier. Il existe un devoir moral, tout aussi essentiel : protéger les éleveurs, leur travail, leur héritage, leur dignité. Faire passer le protocole avant le vivant, c’est oublier ce devoir. C’est oublier qu’au bout de chaque troupeau, il y a une famille, une histoire, des générations de travail et de passion. Comment accepter qu’un abattage massif efface ce qui a été construit patiemment sur des décennies ?
Dans le fond, cette nouvelle crise révèle encore un peu plus les failles de notre politique agricole : un système de normes qui conduit à des injonctions contradictoires, des prix qui ne rémunèrent pas ceux qui génèrent la valeur, des difficultés de commercialisation, une concurrence déloyale. Et ce qui est encore plus insupportable, c’est que tous les discours s’accordent sur la place et le soutien à l’agriculture, mais que dans les faits certains osent aujourd’hui réduire des crédits, comme les crédits Ambition Éleveurs.
Il est temps d’assumer une stratégie d’élevage, et plus largement une stratégie agricole claire et ambitieuse, qui déconstruit tous les discours de celles et ceux qui cherchent à nous faire complexer alors que, dans le fond, nous avons un modèle vertueux, respectueux du vivant, déjà soumis aux normes sanitaires et environnementales les plus strictes au monde. Pour ce modèle, il faut maintenant des actes politiques, et le premier peut être celui du consommateur : privilégier nos produits d’ici.
Photo d'une Blonde d'Aquitaine, abattue ce jour dans le Sud-Ouest.
