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Audition du ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

Le groupe d'études de l'Assemblée nationale sur le pastoralisme dont je fais partie a auditionné la semaine dernière le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. J'ai donc interrogé le Ministre sur les dispositions à mettre en place pour étendre la surface des milieux ouverts et enherbés, notamment pour permettre le pastoralisme ou la récolte de foin dont ont rudement besoin nos éleveurs et particulièrement en montagne. Ma question visait les milieux où la forêt a gagné du terrain depuis ces dernières décennies au détriment des milieux ouverts qui existaient et qui fournissaient de la nourriture pour le troupeau. Cette reconquête forestière s’est souvent faite par des peuplements de résineux, aujourd’hui clairement inadaptés au changement climatique qui s’impose et qui a entrainé leur dépérissement sur des surfaces inédites jusqu’à aujourd’hui. Il y a donc là une opportunité évidente à saisir sur les territoires concernés. Le piège à carbone que tout le monde appelle de ses vœux fonctionne aussi bien avec des prairies permanentes et profondes et règle au moins en partie le problème de la dépendance fourragère, sans oublier qu’elles contribuent tout autant à constituer des territoires pares-feux. Ces mêmes prairies permanentes nourries en intrants organiques redeviendront de véritables sols éponges dont nous avons rudement besoin pour reconstituer des cycles de l’eau efficaces, territoire par territoire. Enfin, un tel paysage ouvert, avec ces franges des cultures arborées, démultiplie les effets de lisière et devient un levier considérable pour augmenter notre potentiel de biodiversité et revivifier nos campagnes. Le Ministre a confirmé que cette question est un sujet de fond qui nécessite une analyse sérieuse sur chaque territoire concerné. Il a précisé que les terres autrefois consacrées au pâturage ou à la production de fourrage, du fait de leur vertu en tant que milieux enherbés et néanmoins entourés de haies et de bocages, jouent pleinement leur rôle dans la décarbonation. Il a annoncé étudier la possibilité de lever les obstacles au défrichement forestier là où se pose la question de réouvrir le paysage.