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Cérémonies de commémoration des 80 ans de la Libération

Le 8 mai, la France commémorait les 80 ans de la Victoire sur la barbarie nazie. Un moment fondateur, qui scelle le retour de la paix, de la liberté et de la République. En Alsace, cette date a une résonance toute particulière. Elle nous rappelle que notre région, déchirée, annexée, martyrisée, a connu les affres de l’occupation, l’enrôlement de force, la répression. Elle nous rappelle aussi la fierté de son retour à la France, après tant de souffrances et de résistances.

Alors que nous célébrons ces 80 années de paix en Europe, que nous avions crues acquises, la guerre fait à nouveau rage aux portes de notre continent. L’invasion de l’Ukraine et la déstabilisation grandissante du monde nous rappellent à quel point la paix est fragile, précieuse, et jamais définitivement gagnée.

C’est en nous souvenant des horreurs du passé que nous pouvons mieux défendre la paix d’aujourd’hui.

Tout au long de l’hiver et jusqu’à ce mois de mai, j’ai eu l’honneur de participer à près de 25 cérémonies de commémoration de la Libération et de la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’émotion reste intacte, 80 ans après, et la mobilisation exceptionnelle témoigne d’une Alsace qui n’oublie pas cette période sombre du milieu du XXème siècle. Qui n’oublie pas cette guerre qui a coûté la vie à plus de 60 millions de personnes en Europe et dans le monde, et qui a été terrible, d’autant plus en Alsace, avec une libération laborieuse dans la poche de Colmar.

Cela s’est ressenti à travers la mobilisation du tissu associatif et bénévole, de nos associations mémorielles, de la population, des élus, et de la part de l’ensemble des institutions qui, de près ou de loin, sont concernées par l’Histoire, par le souvenir, par le respect de nos soldats et de ceux qui nous protègent au quotidien et bien sûr un attachement à notre liberté, à notre démocratie.

Merci à toutes les associations mémorielles, aux anciens combattants, aux portes-drapeaux, aux sociétés d’histoire locales, aux passionnés d’histoire, aux écoles, aux professeurs et leurs élèves, aux forces de l’ordre, aux pompiers, aux autorités religieuses, aux militaires, aux harmonies municipales, aux chorales et surtout à l’ensemble des bénévoles qui ont permis la réussite de ces commémorations dans tant de communes de notre territoire.
Ensemble, nous avons rendu hommage à celles et ceux qui ont donné leur vie pour que nous puissions vivre la nôtre libres.

En ces temps troublés, alors que les menaces contre la démocratie et la paix ressurgissent en Europe, il est plus que jamais essentiel de se souvenir. Ce devoir de mémoire est un acte de résistance, une manière de préserver notre héritage commun, d’honorer ceux qui sont tombés pour un monde libre.

Retour sur quelques cérémonies commémoratives auxquelles j'ai assisté en ce mois de mai :

Commémoration des victimes et héros de la déportation à Guebwiller

J'ai participé à la cérémonie commémorative des victimes et héros de la déportation, organisée au monument aux morts de Guebwiller.
Invité par Jean-Marie Rost, président de l’OMSPAC et conseiller municipal délégué, j’ai rejoint le sous-préfet Jacky Hautier, le Maire Francis Kleitz, de nombreux élus municipaux, des membres du conseil municipal des jeunes, les gendarmes, les pompiers, les jeunes du SNU et les associations d’anciens combattants, fidèles à chaque commémoration.
Ce moment grave, intense, résonne d’autant plus fort dans un monde où l’instabilité gagne du terrain. La paix en Europe, acquise depuis 80 ans, ne doit jamais être tenue pour acquise.
J’ai échangé avec Messieurs Cadi Mohamed et son fils Youcef, présents eux aussi pour honorer la mémoire des disparus et rappeler que d’autres conflits, notamment en Algérie, ont laissé eux aussi des cicatrices et de nombreuses victimes. Là aussi, la mémoire est essentielle.
Les témoignages des déportés de Guebwiller – certains revenus, d’autres non – étaient bouleversants. C'est toujours un moment particulier de se souvenir que, parmi nous, des personnes ont traversé l'innommable.
Merci à tous les jeunes présents. La mémoire ne se transmet pas seulement par les livres, mais aussi par ces instants solennels et partagés.

Hommage à Joseph Freyeisen et cérémonie devant le monument aux morts de Rouffach

À l’occasion du 80e anniversaire du 8 mai 1945, j’ai eu l’honneur d’organiser un hommage à Joseph Freyeisen, ancien maire de Rouffach, résistant et figure locale du courage.
Vous avez été nombreux à répondre présent au cimetière de Rouffach pour ce moment de recueillement. Merci de tout cœur aux familles, aux élus, aux associations mémorielles, aux habitants pour votre présence fidèle et engagée.
Une prise de parole, suivie du dépôt d’une gerbe, de roses et de bleuets sur sa tombe, ont marqué cet hommage. Un geste simple, mais profondément symbolique, pour dire notre reconnaissance et raviver la mémoire de cet homme d’honneur.
Merci également à toutes celles et ceux qui, tout au long de la journée, sont venus déposer une fleur.
Par votre présence et vos gestes, vous avez fait vivre ce devoir de mémoire.
Devant le Monument aux Morts, merci aux pompiers et à l’Union musicale pour leur présence indéfectible, aux associations mémorielles, aux porte-drapeaux, ainsi qu’à l’ensemble des habitants présents pour leur engagement et leur fidélité à ce rendez-vous de mémoire.
Plus que jamais, dans un monde fracturé par les tensions, les replis identitaires et les conflits, il nous faut réaffirmer, sans détour, notre attachement à la paix, à la liberté et à la dignité humaine. Se souvenir n’est pas un rituel figé : c’est un acte de résistance face à l’oubli, un refus de l’indifférence, une manière de prendre position. Honorer Joseph Freyeisen, comme nous avons ensuite honoré l’ensemble des personnes tombées durant la guerre devant le monument aux morts, c’est refuser que le sacrifice de ceux qui ont combattu pour notre liberté devienne une simple page tournée. C’est, aujourd’hui encore, faire le choix du courage et de la conscience.

Commémoration du 8 mai à la Nécropole nationale de Sigolsheim

Le 8 mai, j’ai eu l’honneur de participer à une commémoration particulièrement émouvante à la nécropole de Sigolsheim, à l’occasion du 80e anniversaire de la Libération. Située sur une colline qui fut le théâtre des combats acharnés de la poche de Colmar, cette nécropole est un lieu emblématique de notre mémoire collective.
1589 soldats y reposent en paix. Leur sacrifice, aux côtés des troupes américaines, a permis la Libération de notre territoire au cœur de l’hiver 1944-1945.
Aujourd’hui encore, les drapeaux français et américain y flottent, symboles du lien indéfectible forgé dans l’épreuve.
Cette cérémonie clôturait un cycle de commémorations entamé tout au long de l’hiver dans chacun des villages de notre territoire. Il me tenait à cœur d’être présent pour cette ultime étape, aux côtés de Madame la Maire de Kaysersberg Vignoble, Martine Schwartz, et des maires délégués Michel Fritsch (Sigolsheim) et Jean-Jacques Gsell-Herold (Kaysersberg).
Je remercie chaleureusement les élus, les corps d’armée, les pompiers, les musiciens, les associations d’anciens combattants, les porte-drapeaux, et surtout les écoles avec leurs enseignants. Grâce à eux, chaque tombe a été honorée d’un lampion , d’un drapeau et d’un mot accroché sur la nécropole, un geste fort qui témoigne de l’engagement de notre population pour faire vivre le souvenir.
Malgré son histoire tragique, la nécropole de Sigolsheim offre une vue sublime sur la plaine d’Alsace. C’est un lieu de mémoire, de respect et d’espoir.
Merci à toutes celles et ceux qui ont participé à cette belle cérémonie. N’oublions jamais.